1 600 euros. C’est le montant-clé qui bouleverse la façon dont sont gérés les dégâts des eaux en copropriété depuis 2018. Derrière ce chiffre sec, une mécanique bien huilée : la convention IRSI. Elle redistribue les cartes et redéfinit qui doit payer la facture, spécialement lors de recherches de fuite. Pourtant, certaines situations glissent entre les mailles de ce filet réglementaire. Immeubles hors copropriété, sinistres non couverts : ici, la prise en charge se joue sur des critères souvent insoupçonnés, au croisement des statuts, des contrats et des interactions parfois tendues entre propriétaires, locataires et syndicats.
Comprendre la convention IRSI : un cadre essentiel pour la gestion des dégâts des eaux
Depuis son entrée en vigueur en 2018, la convention IRSI s’est imposée comme la référence pour orchestrer la gestion des dégâts des eaux dans les immeubles d’habitation. Instaurée par la Fédération française de l’assurance, elle remplace l’ancienne convention CIDRE et fait évoluer en profondeur la répartition des frais, notamment concernant la recherche de fuite. Son but : clarifier les rôles de chaque assureur et accélérer l’indemnisation des sinistres.
Le champ d’application est large : tout sinistre impliquant au moins deux lots privatifs, des parties communes ou plusieurs logements, que l’on soit en copropriété ou en immeuble locatif. Elle règle la question des frais, qu’il s’agisse de recherches destructives ou non, et désigne l’assureur gestionnaire en charge du suivi.
Pour comprendre le fonctionnement, retenez ces deux seuils définis par la convention :
- Lorsque le montant des dégâts ne dépasse pas 1 600 euros HT, l’assureur gestionnaire du bien touché prend intégralement en charge la recherche de fuite, que l’assuré soit directement concerné ou non.
- Au-delà de 1 600 euros HT, le schéma se complexifie : l’assureur du local d’origine de la fuite peut être amené à participer aux frais, selon les modalités prévues par la convention.
Ce dispositif, en fixant des règles strictes, apporte une visibilité bienvenue aux copropriétaires, syndics et locataires. La convention IRSI évite les discussions sans fin : elle impose une méthode, des délais, et limite considérablement les litiges sur la charge des frais. Néanmoins, certaines situations continuent de lui échapper, invitant chacun à rester vigilant.
Qui paie la recherche de fuite ? Responsabilités selon les situations
Dès qu’une fuite d’eau surgit et que les dégâts touchent plusieurs logements ou parties communes, la question de la prise en charge des frais revient avec insistance. Le principe posé par la convention IRSI semble limpide : l’assureur gestionnaire du bien impacté prend la main, gère la recherche de fuite, et règle la facture pour tout sinistre inférieur à 1 600 euros HT, quelle que soit la cause ou l’origine.
Mais la réalité se montre souvent plus nuancée. Dès qu’une recherche de fuite destructive s’impose, la note grimpe. Quand la source du problème vient d’une partie commune ou d’un autre logement, l’assureur du local d’origine peut être sollicité pour partager ou reprendre la prise en charge. Tout dépend alors du scénario précis, des règles de la convention et du type de dommages constatés.
Pour y voir plus clair, il faut dresser un comparatif des responsabilités au cas par cas. Locataire, propriétaire, syndic : chacun doit examiner la portée de sa garantie dégât des eaux et vérifier les clauses de son assurance concernant la recherche de fuite. Il n’est pas rare de voir les assureurs se renvoyer la balle : la rapidité de la déclaration, la qualité du rapport et la réactivité du gestionnaire influent directement sur l’indemnisation.
Assurance habitation, propriétaire, locataire : comment s’organise la prise en charge des frais
La gestion des frais de recherche de fuite s’appuie sur un équilibre entre propriétaire, locataire et assureur, modulé par chaque contrat d’assurance habitation. La clé réside dans la nature du logement et la cause du sinistre.
Pour le locataire, la garantie dégât des eaux de l’assurance habitation couvre le plus souvent la recherche de fuite, dans les limites fixées par le contrat. Cette garantie englobe les frais de localisation, mais exclut généralement les réparations du réseau ou les dommages structurels, sauf à disposer d’une extension spécifique.
Du côté du propriétaire occupant, la couverture est généralement similaire, sous réserve que cette garantie soit bien incluse dans le contrat souscrit. Pour le propriétaire non occupant (PNO), il faut scruter le contrat dédié : la majorité des assurances PNO prennent désormais en charge la recherche de fuite dans les logements loués, mais la gestion des dommages connexes varie d’un assureur à l’autre.
En copropriété, la situation se corse : si la fuite touche une partie commune, c’est l’assurance de la copropriété qui intervient. Chacun doit alors déclarer le sinistre à sa compagnie, qui se coordonne avec les autres acteurs via la convention IRSI. Pour les recherches destructives, le partage des coûts s’effectue selon la localisation de la fuite et l’étendue des dégâts.
Ce tableau synthétise qui prend en charge quoi selon les statuts :
| Statut | Assurance concernée | Prise en charge |
|---|---|---|
| Locataire | Assurance habitation | Recherche de fuite (selon contrat) |
| Propriétaire occupant | Assurance habitation | Recherche de fuite (généralement incluse) |
| Propriétaire non occupant (PNO) | Assurance PNO | Variable, selon contrat |
| Copropriété | Assurance immeuble | Recherche de fuite parties communes |
Le conseil est simple : au moment de souscrire ou d’ajuster son contrat d’assurance habitation, relisez les exclusions, plafonds et définitions des frais couverts : ces points varient sensiblement d’un assureur à l’autre.
Procédures à suivre et conseils pour limiter les coûts lors d’une recherche de fuite
La moindre trace d’humidité doit déclencher une réaction immédiate. Alertez l’assureur sans délai : la déclaration du sinistre, qu’elle se fasse en ligne ou par téléphone, lance la prise en charge. Joignez systématiquement un constat amiable dégât des eaux : ce document accélère l’instruction et l’indemnisation.
Avant toute intervention, demandez l’accord de la compagnie d’assurance pour éviter tout litige sur les frais de recherche de fuite. Certains contrats exigent le recours à des professionnels agréés. Sans validation préalable, le risque de devoir payer une partie de la facture est réel. Orientez-vous vers des entreprises spécialisées dans la recherche non destructive : la caméra thermique, le gaz traceur ou l’inspection vidéo limitent les dégâts et facilitent la remise en état.
Évitez de bricoler vous-même. Faites appel à un plombier ou un spécialiste reconnu. Le rapport de recherche rédigé par ce professionnel est la pièce maîtresse du dossier d’assurance : il détaille la cause, la localisation, la méthode et le coût estimé. Ce rapport conditionne le dialogue avec l’expert d’assurance chargé d’évaluer la prise en charge.
Voici les actions à privilégier pour limiter les coûts et accélérer le règlement :
- Préparez les démarches administratives : déclaration, envoi du constat amiable, conservation de tous les justificatifs.
- Organisez une intervention rapide pour limiter l’étendue des dégâts et la facture finale.
- Vérifiez plafonds et exclusions : certains contrats limitent la prise en charge ou exigent un accord écrit avant tout début de travaux.
La rapidité des démarches, la qualité du dialogue avec l’assureur et l’expertise du professionnel sont les véritables leviers pour contenir le coût d’une recherche de fuite. À chaque étape, une vigilance active fait toute la différence.


